Bobby Holcomb

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Bobby Holcomb (appelé plus communément "Bobby") est né en 1947 à Honolulu à Hawaii dans l'île d’Oahu, d'un père anglo-américain originaire de l'Etat américain de Géorgie et d'une mère,  prostituée hawaiienne, mi-portugaise mi-polynésienne.
Il passe une bonne partie de son enfance à faire des claquettes dans les décombres de Pearl Harbor. A l'âge de 11 ans, il rentre à la School of music and danse de Los Angeles près du ghetto noir de Watts. La concurrence est rude. C’est une époque faite de sueur et de discipline. Mais de ces difficultés Bobby tirera toute sa force, sa sensibilité et commencera à se construire.

Personnalité hors du commun de la musique et de la peinture durant les années 1970 et 1980. Doué pour la danse, la peinture, le chant et la composition musicale, l'artiste s'exprime dans un premier temps, avec une force égale dans chacun de ces domaines.
Il évolue aux États-Unis auprès de Frank Zappa, en Europe auprès de Salvador Dali et participe aux groupes pop français tels que Zig Zag Community et Johane of Arch qu'il a créé avec des musiciens tels que Sylvain Duplant (Alice), Jean-Pierre Auffredo (Alice), Éric Estève.

Bobby arrive à Tahiti en 1976 et décide rapidement de s'installer dans le village de Maeva à Huahine dans un fare au bord du lagon.


Il s'investira dans la renaissance et l'éveil culturel du peuple Maohi, au sein du "pupu Arioi" groupe de troubadours, intellectuels polynésiens inspiré par le mouvement de 68. Ce mouvement sera composé de personnalités telles que Henri Hiro, Rigobert Temanupaiura, John Mairai, Coco Hotahota, Vaihere et Heipua Bordes. Chacun dans son domaine culturel : théâtre, poésie, médecine traditionnelle, art de la danse, peinture, chant, s'investira pour redonner la fierté d'être Maohi.

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Ce mouvement Identitaire auquel participe Bobby, est une révolution culturelle, car elle dénonce la colonisation Française, les essais nucléaires, l'évangélisation, pour valoriser l'identité Ma'ohi, sa langue, son savoir faire, son agriculture et sa spiritualité entre autre.
Bobby puise son inspiration dans la mythologie et les légendes Polynésiennes, dans le mystère du rêve et de la mort, mais aussi dans les gestes de la vie quotidienne.

Le Fruit de Huahine

Il n'y a rien plus fort que l'obligation liant un enfant polynésien à sa terre (fenua). 

 Le fenua  l'alimente et un jour le réclamera.
 Après qu'un enfant soit né il est usuel pour les parents d’enterrer le placenta (pu fenua)  au pied d'un arbre qui grandira  avec l'enfant.

 

Arts et Métiers

Ici on voit les mères faisant des travaux d'artisanat polynésien typique. La femme dans le premier plan tisse des feuilles pandanus  pour faire un chapeau. 

 Derrière on aperçoit un patchwork très prisé des tahitiens appelé tifaifai.


Pour ce qui est de la musique, Bobby enregistra d'abord au studio Arevareva, notamment la pièce "Bobby's House" sortie aussi en cassette sur laquelle il reprit avec Maire Tavaearii la vieille chanson de Joséphine Baker, l'adaptant pour la tourner en  "J'ai deux amours : mon pays c'est la Polynésie".

C'est en 1985 qu'il perça auprès du grand public après avoir remporté avec "Orio" le concours de chant organisé par François Nanai. Ceci lui valut un contrat avec la société Océane Production, et sa popularité devint alors telle qu'il remporta haut la main le titre de "Homme de l'Année 1990" selon le vote des auditeurs de RFO et des lecteurs de La Dépêche de Tahiti. Son score à cette élection sera plus élevé que de nombreux hommes politiques. C'est ainsi que certains ministres tenteront de le faire expulser de la Polynésie Française, mais n'obtiendront pas la majorité au sein du conseil de ministre, pour exécuter l'expulsion.

Commence alors entre Bobby et la Polynésie une belle histoire d'amour, celle d'un artiste pour une culture, celle d'un homme pour un peuple.

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Bobby Holcomb restera jusqu'a sa mort un citoyen Américain. Il refusera la citoyenneté Française en signe de protestation contre les essais nucléaires, ainsi que le colonialisme français en Polynésie. Il aurait souhaité appartenir à un triangle polynésien, te moana nui a hiva, libre et indépendant. Malheureusement, ce triangle polynésien qui regroupe sur un vaste territoire le peuple ma’ohi, allant de Hawaii, à la nouvelle Zélande jusqu'à île de Pâques. Mais ce territoire, a été divisé par les puissances coloniales, anglaises, américaines, françaises, chiliennes, entre autres.

En novembre 1988, Radio 1 (radio polynésienne) en partenariat avec la Brasserie de Tahiti et Conscience Music Shop, organise à Papeete, à la Salle Aorai Tini Hau, un concert mythique rassemblant quelques-uns des plus grands artistes polynésiens des années 80 : Bobby, Angelo Neuffer, Michel Poroï et Patrick Noble.
Son succès musical est lié au fait qu'il a su "mixer" la musique "Reggae" aux mélodies tahitiennes, en s'exprimant dans la langue Ma'ohi. Bobby avait trois points communs avec Bob Marley : son prénom, sa musique (le reggae) et sa coiffure (il avait des dreadlocks). Mais surtout qu'il a su faire passer des messages relatifs a l’environnement, l'amour du prochain, le savoir être Ma'ohi, le respect de dieux originaires.
Ami de l'artiste peintre Vaea Sylvain, c'est en Polynésie Française que son expression graphique lui permettra d'atteindre une notoriété particulière et incontestable peu avant sa disparition le 15 février 1991, à l'âge de 44 ans, des suites d'un cancer des lymphes.
Sa tombe se trouve à la base de la montagne sacrée Mou'a Tapu, à Huahine.
Avec Guabilou et Angelo, il est considéré comme l'un des artistes polynésiens les plus populaires. Il représente toujours un mythe pour de nombreux polynésiens.
Avec son ami Angelo Neuffer, il sorti un album "Bobby et Angelo".

Bobby et Angelo

 

Ses chansons les plus connues sont :

  • Porinetia ("Polynésie" en français) : sa chanson la plus connue

  • Huahine te tiara'a (également très connue)

  • E piti tama pohe

  • S.O.S Teie

  • Vahine Huahine

  • Orio (superbe chanson)

  • Chansons pour Hiro

  • My Island home

  • Tiare Here (en duo avec Angelo Neuffer)

Aujourd'hui encore, Bobby Holcomb reste un mythe pour tous les polynésiens. De nombreux chanteurs polynésiens ont repris ses chansons.

Beaucoup de ses chansons sont toujours chantées à l'école par les petits polynésiens et polynésiennes.

Boby Holcomb est, et restera le symbole d'un véritable renouveau culturel grâce à ses peintures et ses chansons.

On se souviendra de lui comme d'un homme simple, gardien de maraes, qui aura marqué toute une génération. L'homme aux savates, chantonnant sur la plage avec une simple coiffe entourant ses dreadlocks, rappelant ses attaches rythmiques reggae.

 

La Jamaïque a sa légende, les Polynésiens ont la leur.

Bobby est devenu une véritable légende depuis le jour où il s'en est allé, rattrapé par la maladie.

Si vous allez à Huahine en avion, vous verrez à l'aéroport le tableau des menus du snack entièrement décoré de sa main.

Il laisse en héritage pour les générations futures tout son talent, sa sensibilité et son imagination dans une peinture originale racontant les légendes de Tahiti et ses îles, source de son inspiration.

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